Franchise dans le bâtiment : courtier en travaux ou groupement d’artisans, que choisir ?

Dans le secteur du bâtiment, la franchise attire de nombreux entrepreneurs souhaitant se lancer sans partir de zéro. Deux modèles se démarquent : celui du courtier en travaux, incarné par des réseaux comme Illico Travaux ou La Maison des Travaux, et celui du groupement local d’artisans, comme les franchises Ocordo. Si ces structures gravitent toutes autour du marché de la rénovation, leur fonctionnement, leurs missions et leurs perspectives sont bien différents. On décrypte tout ça.
Plan de l'article
- Le courtier en travaux : un intermédiaire entre clients et artisans
- Le groupement local d’artisans : un réseau structuré autour de la production
- Le tableau comparatif des deux modèles
- Quelques questions à se poser avant de choisir
- Une dynamique portée par la rénovation énergétique
- Quelle stratégie à long terme ?
Le courtier en travaux : un intermédiaire entre clients et artisans
Le courtier en travaux va agir comme un facilitateur. Il aide les particuliers ou professionnels à trouver les bons artisans pour leurs projets de rénovation, d’extension ou de construction. Sa valeur ajoutée réside dans l’accompagnement du client de la définition du besoin jusqu’à la signature des devis.
A découvrir également : Pourquoi comparer les rendements SCPI ?
Un rôle centré sur la mise en relation
Le courtier ne réalise pas les travaux. Il sélectionne les entreprises partenaires, établit des devis comparatifs, conseille les clients sur les solutions techniques, et perçoit une commission si le chantier est signé via son entremise.
En moyenne, un courtier peut espérer un chiffre d’affaires de 150 000 € à 250 000 € par an, selon son réseau, sa zone géographique et son implication.
A lire aussi : La nue-propriété : quels sont les avantages ?
Un modèle accessible
Ce modèle attire souvent les profils en reconversion. Il ne nécessite pas de formation technique poussée en BTP, mais exige de solides compétences commerciales et relationnelles. L’investissement initial est relativement faible (entre 15 000 et 30 000 € droits d’entrée inclus), ce qui rend la formule séduisante.
Le groupement local d’artisans : un réseau structuré autour de la production
À l’inverse, le groupement d’artisans fonctionne comme une structure qui fédère des entreprises locales du bâtiment pour répondre ensemble à des chantiers complets, souvent plus importants. L’agence franchisée centralise les demandes clients, les traduit en devis précis, puis pilote le chantier en coordonnant les artisans du réseau.
Une approche orientée maîtrise d’ouvrage
Le franchisé n’est pas qu’un intermédiaire. Il agit en chef de projet et assume une part de la responsabilité opérationnelle : il organise les plannings, supervise la bonne exécution des travaux et veille à la satisfaction finale. Cela implique une très bonne connaissance du secteur, une rigueur de gestion et un réseau local solide.
Une implication plus technique
Ce modèle est souvent choisi par d’anciens professionnels du bâtiment (conducteurs de travaux, artisans, maîtres d’œuvre) ou des profils de gestion expérimentés. L’investissement est un peu plus conséquent (autour de 30 000 à 50 000 €) mais le potentiel de rentabilité peut être plus élevé, notamment grâce à des marges plus directes sur les prestations gérées.
Le tableau comparatif des deux modèles
Critère |
Courtier en travaux |
Groupement local d’artisans |
Rôle principal |
Mise en relation |
Coordination et suivi de chantier |
Investissement moyen |
15 000 à 30 000 € |
30 000 à 50 000 € |
Compétences requises |
Commerciales, réseau local |
Techniques, gestion de projet |
Revenus |
Commission sur devis signés |
Marge sur chantiers complets |
Responsabilité juridique |
Faible |
Plus élevée |
Clients types |
Particulièrement, petites rénovations |
Projets plus lourds, souvent globaux |
Quelques questions à se poser avant de choisir
Avant de signer avec une franchise, il est important de s’interroger sur son profil entrepreneurial et ses ambitions. Voici une liste de questions :
- Ai-je un réseau d’artisans ou des contacts dans le bâtiment ?
- Suis-je à l’aise avec la gestion de chantiers ou plutôt avec la relation client ?
- Quel niveau d’engagement financier suis-je prêt à assumer ?
- Souhaité-je un modèle plutôt léger (freelance) ou une structure à développer (TPE avec salariés) ?
- Mon objectif est-il de maximiser la rentabilité ou de rester dans une activité de conseil ?
Une dynamique portée par la rénovation énergétique
Quel que soit le modèle choisi, la demande en rénovation reste très forte, portée par les objectifs climatiques (notamment la Climat et Résilience) et les aides publiques (MaPrimeRénov’, CEE, etc.). En 2024, près de 6 millions de biens considérés comme des “passoires thermiques” restaient à rénover, offrant un vivier d’opportunités durable pour les professionnels du secteur.
Quelle stratégie à long terme ?
Choisir entre courtier en travaux et groupement local d’artisans, c’est aussi choisir une trajectoire. Le courtage séduit par sa souplesse et son démarrage rapide ; le groupement, par sa capacité à structurer une véritable petite entreprise du bâtiment.
Dans les deux cas, les franchises ne sont pas une garantie de réussite, mais un cadre structurant pour entreprendre avec méthode. Le plus important reste de choisir un modèle cohérent avec ses compétences, ses aspirations et son territoire.
Par conséquent, il ne s’agit pas seulement de trouver une franchise rentable, mais bien d’incarner un rôle pérenne dans un secteur en pleine mutation.